<236>Là, des vallons, des champs, ou des terres coupées;
Dans des occasions et des temps différents,
Ils vous serviront tous à soutenir vos camps;
D'eux dépend votre sort quand le combat s'apprête
Vos troupes sont un corps dont vous êtes la tête;
Il faut penser pour lui, ranimer son effort,
Agir quand il repose, et veiller lorsqu'il dort.
En vous tous ces guerriers placent leur confiance,
Leurs destins sont commis à votre prévoyance;
Répondez à leurs vœux par votre habileté :
Le soldat de vous seul attend sa sûreté
Si vous voulez tenter la fortune incertaine,
Avide de combats, campez-vous dans la plaine :
Rien n'y peut empêcher vos divers mouvements;
Placez, pour sûreté, des corps sur vos devants,
N'éloignez pas les camps des bois et des rivières,
Couvrez de son abri les villes nourricières.
Il faut que votre corps, sur deux lignes rangé,
Occupe son terrain avec art ménagé,
L'infanterie au centre, et surtout sur les ailes
Placez de vos dragons les cohortes nouvelles;
Ceux qui par pelotons élancent le trépas
Font le corps de bataille, et vos coursiers, ses bras;
Des deux côtés, sans gêne, ils doivent les étendre.
Attentif aux moyens qu'ils ont pour se défendre,
Au lieu qui leur est propre assignez chaque corps :
Dans un terrain contraire ils perdent leurs efforts.
Ces centaures vaillants dont la course légère
Fait sous leurs pieds adroits disparaître la terre,
Et soulève dans l'air des nuages poudreux,
Ne sauraient s'élancer dans des lieux montagneux.
Les terrains sont égaux pour votre infanterie,
Montagne, défilé, bois, colline, prairie;
Elle franchit la plaine à grands pas menaçants,
Escalade les monts et les retranchements,
Elle attaque ou défend avec même avantage
Tous les postes divers où le combat s'engage.