<224> prince de Bevern empêchait les Autrichiens, en débouchant des montagnes, de se portera la montagne de Zobten, d'où ils pouvaient soutenir Schweidnitz, et par conséquent faire lever le siége de la ville; de sorte que l'ennemi, de ce côté-là, était réduit, ou à faire un détour par Nimptsch, ce qui donnait aux Prussiens le temps de le prévenir à Koltschen, ou à attaquer le poste de Peilau, qui était bon, et où le prince de Bevern pouvait se soutenir avec honneur. D'ailleurs, en supposant que les Impériaux eussent pris la route de Landeshut pour secourir Schweidnitz, ils ne pouvaient descendre dans la plaine qu'après deux grandes marches; au lieu que les troupes du Roi pouvaient se transporter en six heures de Péterswaldau à Freybourg, où l'on avait préparé un camp pour couvrir, en cas de besoin, le siége de Schweidnitz de ce côté. Si le Roi n'occupa point les hauteurs du Hutberg et du Kleutschberg, c'est que ces terrains ne répondaient pas à ses deux objets principaux, savoir, de couvrir le flanc de M. de Wied et le siége. Le Hutberg et le Kleutschberg sont devant la gorge de Bielau, où l'ennemi avait un poste fortifié, et qui, tenant à la Eule, lui donnait la facilité d'en déboucher avec toute l'armée derrière la position qu'on aurait prise, ce qui pouvait amener les suites les plus fâcheuses. Comme, d'ailleurs, ces collines se trouvaient trop éloignées de la position des troupes prussiennes pour leur nuire, il était bien certain que les Autrichiens, en les occupant, n'y pouvaient trouver aucune sorte d'avantage.

A peine le prince de Bevern eut-il joint le corps du Roi, que M. de Beck, qui le suivait en l'observant, parut sur le Kleutschberg; il ne trouva pas cependant à propos d'y séjourner longtemps, et il se retira à Silberberg. Les hussards de Mohring donnèrent sur son arrière-garde, et lui enlevèrent un lieutenant-colonel, quelque monde, et du bagage. Nous avons déjà dit que les Autrichiens avaient un poste retranché clans la gorge des montagnes qui s'ouvre au village de Lan-genbielau. Ce village, dont les Prussiens occupaient les deux tiers,