<17>berg, formé de quinze escadrons et de six bataillons; que S. A. R. prendrait le commandement de l'armée du Roi, comme étant le seul à qui on pût la confier; et que le Roi se mettrait à la tête du corps qu'on assemblerait à Sagan, pour le mener incessamment à la défense de ses États. Il comptait de s'y faire joindre par M. de Wedell. S. A. R. arriva pour sa personne le 28 à Schmuckseiffen, et le Roi se rendit le 29 à Sagan. Le sieur Loudon avait déjà longé dans cette partie les frontières de la Silésie, et quoique le Roi le fît observer, les officiers prussiens y furent trompés de la manière suivante. M. de Hadik avait suivi le prince Henri, et s'était joint à Sorau avec Loudon. Loudon continua son chemin; un régiment de hussards qui avait toujours été affecté à son corps, demeura avec Hadik. Cela fit croire aux officiers qui allaient à la découverte, que le corps de Loudon s'y trouvait en entier; sur quoi le Roi, marchant à Christianstadt, y apprit qu'on lui avait donné le change, car Loudon venait d'arriver le même jour à Guben. Cela l'obligea de continuer sa marche, et il gagna encore le même jour Sommerfeld. La cavalerie prussienne donna sur celle de Hadik, qui suivait Loudon, et elle fut poussée jusqu'à Guben. M. de Loudon partit le même soir pour gagner Francfort; le Roi se campa à Niemitzsch sur les bords de la Neisse. Vers la pointe du jour, on aperçut deux colonnes qui venaient de Guben, et qui filaient sur le chemin de Cottbus. La cavalerie passa d'abord la rivière; on engagea à la hâte une affaire d'arrière-garde, où le régiment de Würzbourg impérial, fort de treize cents hommes, fut entièrement fait prisonnier. Les hussards poursuivirent l'ennemi, et lui enlevèrent six cents caissons de vivres, dont toute l'escorte fut dispersée. Dans d'autres occasions, ces avantages auraient pu avoir des suites; dans celle-ci, c'était de la peine perdue, parce que le but de l'expédition était manqué, et qu'il n'était plus possible d'empêcher la jonction des Autrichiens et des Russes à Francfort.