<157> la garnison de Berlin ne consistait alors qu'en deux faibles bataillons de milice.

La petite guerre continua en Saxe de la part des Prussiens. M. de Kleist battit une seconde fois un corps ennemi auprès de Freyberg, et M. de Seydlitz défit un gros corps de cavalerie près de Pretzschendorf. Dans ces entrefaites, les troupes des cercles se mirent en mouvement. M. de Serbelloni, qui les commandait, s'était avancé à Ron-nebourg, et comme de là il lui aurait été facile de tourner le flanc des Prussiens, S. A. R. envoya contre lui M. de Seydlitz avec cinq bataillons et quinze escadrons. Ce général manœuvra avec tant d'art et d'habileté, il donna tant d'appréhensions à M. de Serbelloni pour l'armée qu'il commandait, que celui-ci se crut obligé de se replier sur Hof dans l'Empire.

L'armée française faisait alors quelques progrès. Le corps du comte de Lusace avait pénétré par Eimbeck dans l'électorat de Hanovre, et menaçait la ville de Wolfenbüttel; et comme la faiblesse de la garnison faisait craindre que sa défense ne fût pas vigoureuse, S. A. R. y envoya le colonel Bohlen avec quinze cents hommes. Il voulut se jeter dans la place; mais M. de Stammer, qui y commandait pour le duc, ne voulut pas le recevoir. M. de Bohlen se retira, et deux jours après, le comte de Lusace s'en rendit maître. Dès que les Saxons eurent pris Wolfenbüttel, M. de Serbelloni détacha le général Luszinzky avec six mille hommes pour les joindre; il se porta vers la Saale, et s'empara de Halle. Le Prince lui opposa M. de Seydlitz, qui, passant par Dessau et Bernbourg, se mit en devoir de disputer aux ennemis l'entrée du duché de Magdebourg. Mais le comte de Lusace avait déjà évacué Wolfenbüttel; il s'était replié en Hesse, et M. Luszinzky, sur l'armée des cercles, de sorte que M. de Seydlitz, devenant désormais inutile dans cette partie, vint rejoindre S. A. R. Les affaires étaient à peine redressées du côté de la Basse-Saxe, que le départ de M. de Buturlin de la Silésie fit appréhender qu'il ne marchât droit à