<97>sition, la meilleure qu'on pût faire dans ces conjonctures, était d'autant plus sage, que les Saxons, réfugiés en hâte sur ces rochers, n'avaient pas eu le temps d'amasser beaucoup de subsistances, et que ce qu'ils en avaient, ne pouvait les nourrir tout au plus que deux mois.

Bientôt les troupes du Roi occupèrent tous les passages par lesquels les secours ou les vivres auraient pu arriver aux Saxons. Le prince de Bevern avec sa division prit les postes de Lohmen, Wehlen, Ober-Rathen et Schandau tout le long de l'Elbe; sa droite communiquait à la division du Roi par le pont qui fut construit proche de la briqueterie; dix bataillons et dix escadrons, qui campaient auprès du Roi, occupaient l'emplacement depuis l'Elbe et le village de Sedlitz jusqu'à Zehista, où commençait la division du prince Maurice, qui s'étendait au delà de Cotta par des détachements qu'il avait poussés à Leupoldishayn, Markersbach, Hennersdorfa et Hellendorf : en tout trente-huit bataillons et trente escadrons servaient à former cette circonvallation dont nous venons de parler.

D'autre part, le maréchal Keith eut le commandement de l'armée d'observation; elle consistait en vingt-neuf bataillons et en soixante-dix escadrons. Le prince Ferdinand de Brunswic entra le premier en Bohême avec l'avant-garde;b ayant passé Péterswalde, il rencontra à Nollendorf M. de Wied, général autrichien, avec dix bataillons de grenadiers et de la cavalerie à proportion; il le délogea du village; l'Autrichien prit la fuite, et le prince poursuivit sa marche. Le maréchal Keith s'approcha immédiatement après d'Aussig, et se campa à Johnsdorf, d'où il détacha M. de Manstein,c qui s'empara du château de Tetschen, pour assurer la navigation de l'Elbe. Les choses en


a Langenhennersdorf.

b Le 13 septembre. Voyez Denkwürdigkeiten für die Kriegskunst und Kriegsgeschichte. Berlin, 1819, cahier IV, p. 95.

c Christophe-Hermann de Manstein, général-major.