<222> plaine, et se campa à Prödlitz, entre Prossnitz et Wischau; il y fut informé que les Prussiens attendaient un grand convoi, dont dépendait la réussite du siége, parce que les munitions commençaient à manquer. Ce convoi était couvert par huit bataillons et quatre mille convalescents, tant de la cavalerie que de l'infanterie, qu'on avait enrégimentés pour s'en servir durant cette marche. Le tout partit le 25 de juin de Troppau. Le maréchal Daun tourna ses vues sur ce convoi; il envoya M. de Janus à Bährn, et M. de Loudon à Liebau, pour l'intercepter. Sur cela, le Roi détacha M. de Zieten avec vingt escadrons et trois bataillons; il rencontra ce convoi près de Gibau. Le général Loudon l'attaqua le lendemain; après un combat de cinq heures, il fut obligé de se replier. Le transport avançait très-lentement à cause des chemins rompus, et le maréchal Daun profita de ce temps pour renforcer MM. Janus et Loudon de huit mille hommes. Le 30, le convoi fut attaqué de nouveau entre Bautsch et Domstättl; à peine mille hommes de cavalerie, quatre bataillons et quatre cents chariots eurent-ils ouvert la marche et passé le défilé de Domstättl, que l'ennemi se porta avec toutes ses forces de Bährn et de Liebau sur ce convoi, de sorte que ces deux colonnes de l'ennemi, venant à se joindre, coupèrent l'avant-garde, qui venait de passer le défilé, du reste du corps qui suivait. M. de Zieten, qui était avec le gros du convoi, fit charger vigoureusement une des ailes de l'ennemi; mais le nombre était trop disproportionné pour qu'il pût réussir, de sorte qu'après avoir vaillamment combattu, il fut contraint de se retirer avec la plus grande partie de son monde sur Troppau; il y perdit le général Puttkammera et huit cents hommes, sans compter tout le convoi et le trésor de l'armée, qui tomba entre les mains de l'ennemi. Ce malheur fut cause de la levée du siége. Si ce convoi eût pu arriver, la ville était prise en moins de quinze jours, parce que l'on avait


a Le général-major de Puttkammer, chef du régiment d'infanterie no 9, fut fait prisonnier par les ennemis. Voyez plus haut, p. 152.