<221>vouac, par une négligence du colonel Meier,a qui les commandait, n'attendirent pas pour desseller le retour des partis qu'ils avaient envoyés à la découverte; l'ennemi arriva en poussant leurs patrouilles avec impétuosité; il fondit sur leurs tentes, ne leur donnant pas le temps d'en sortir. Le régiment perdit trois cents hommes, et aurait été totalement ruiné, si le bataillon de Nimschöffsky ne fût arrivé à temps pour forcer l'ennemi à précipiter sa retraite. Ce succès des Autrichiens leur fit prendre goût aux expéditions nocturnes : ils attaquèrent trois fois le régiment de Zieten à Kosteletz, et furent toutes les trois fois repoussés avec une perte assez considérable. Les bataillons francs de Le Noble et de Rapin ne furent pas aussi heureux; le margrave Charles les avait envoyés à Sternberg, d'où ils devaient se rendre à Bährn pour couvrir un convoi qui arriva le 10; ils furent assez maltraités par les pandours, et perdirent cinq cents hommes dans cette action.

Mais revenons à des objets plus considérables : la position de l'armée autrichienne, surtout le corps qu'elle avait détaché à Prérau, exigeait que la ville d'Olmütz fût mieux enfermée au delà de la Morawa; il semblait que le corps du margrave à Neustadt n'y fût pas essentiellement nécessaire, et comme on n'avait aucunes troupes de trop, le margrave y marcha avec son corps, et se posta de la sorte que sa gauche tenait au pont que nous avions à Chomottau sur la Morawa, et sa droite, à notre pont de Holitz. Cependant, tandis que les Prussiens changeaient leur position, M. de Bülow, colonel autrichien, avait trouvé le moyen de se glisser dans la ville, et d'amener à M. de Marschall, qui en était gouverneur, un secours de douze cents hommes.

Le maréchal Daun vint, peu de jours après, déboucher dans la


a Le 21 février 1757, Charles-Frédéric de Meier devint général-major, et commandeur en chef du régiment de Baireuth dragons, en remplacement du lieutenant-général Othon-Martin de Schwerin.