<192> dix-sept mille. Mais il fallait considérer qu'une partie de cette garnison était des fuyards de Leuthen, et qu'en général ni les fortifications ni le nombre des soldats ne défendent une ville, mais que tout dépend de la tête plus ou moins forte et du courage déterminé de celui qui y commande.

Nous avons rapporté sans interruption les événements de cette expédition de Silésie; peut-être ne serez-vous pas fâché de trouver ici le résumé des pertes qu'y firent les deux parties belligérantes.

Les Prussiens ne perdirent à la bataille de Leuthen, en morts et blessés, que deux mille six cent soixante hommes,a à cause qu'ils eurent, en exceptant la première attaque, un terrain qui les favorisa.

Les Autrichiens y perdirent trois cent sept officiers, vingt et un mille soldats, cent trente et un canons, cinquante et un drapeaux. MM. de Zieten et de Fouqué leur firent deux mille cinq cents prisonniers dans la poursuite. La prise de Breslau leur coûta treize généraux, six cent quatre-vingt-cinq officiers, et dix-sept mille six cent trente-cinq soldats;b somme totale : quarante et un mille quatre cent quarante-deux hommes, dont l'armée impériale fut affaiblie à son retour en Bohême.

Quoique cette campagne eût été longue, dure et pénible; quoique sa fin fût aussi heureuse qu'on eût pu l'espérer, il restait encore une expédition à faire, tant les dérangements arrivés en Silésie étaient considérables : il fallait reprendre la ville de Liegnitz, à laquelle les Impériaux avaient ajouté des inondations et des ouvrages. Le Roi y avait envoyé M. de Driesen, qui, avec un corps de cavalerie, tenait


a Les deux généraux-majors d'infanterie Gaspard-Frédéric de Rohr et Laurent-Ernest de Münchow y furent blessés mortellement.

b Le nombre des Autrichiens faits prisonniers par les Prussiens à la suite de la capitulation de Breslau du 20 décembre 1757, se montait en tout à dix-sept mille six cent trente-cinq hommes, savoir : treize généraux, six cent quatre-vingt-cinq officiers, neuf cent soixante et dix-sept sous-officiers et simples soldats de cavalerie, quatorze mille huit cent soixante et dix-neuf sous-officiers et simples soldats d'infanterie, mille quatre-vingt et une personnes de l'Unterstab, y compris les valets. Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1758, no 1.