<100> nouvelles; et comme il était important d'observer ses mouvements de plus près, le Roi se mit à la tête de l'avant-garde, composée de huit bataillons et de vingt escadrons, et il s'avança à Türmitz, où il apprit que le maréchal Browne passerait le lendemain l'Éger proche de Budin : c'était précisément le temps de l'approcher pour éclairer ses démarches, et de le combattre même, si l'occasion s'en présentait. Dans la situation où se trouvaient les choses, les projets de ceux qui commandaient ces armées étaient si contraires et si opposés, qu'il fallait nécessairement qu'ils en vinssent à une décision, soit que le maréchal Browne voulût se frayer le passage en Saxe l'épée à la main, soit qu'il n'agît que par des détachements.

Le 30, l'armée du Roi le suivit sur deux colonnes; à peine l'avant-garde eut-elle gagné la croupe du Paschkopole, qu'elle découvrit un camp dans la plaine de Lowositz : sa droite s'appuyait à Welhota; Lowositz était devant son front; Sulowitz se trouvait devant sa gauche, dont l'extrémité se prolongeait derrière l'étang de Tschischkowitz. L'avant-garde poursuivit sa marche; elle délogea de Welmina quelques centaines de pandours qui y tenaient un poste d'avertissement. Ce village est situé dans un bassin entouré de rochers, dont la plupart sont taillés en forme de pain de sucre; cependant cette hauteur et le bassin même dominent de beaucoup les plaines des environs. Le Roi fit avancer en diligence son infanterie, pour occuper les vignes et les débouchés qui versent dans la plaine de Lowositz. Les troupes arrivèrent vers les dix heures, et passèrent la nuit au bivouac à peu de distance derrière l'avant-garde, qui était postée vis-à-vis de l'ennemi.

Le lendemain, 1er d'octobre, on fut reconnaître dès la pointe du jour ce camp qu'on avait découvert la veille; un brouillard épais étendu sur la plaine empêcha de distinguer les objets. On voyait comme à travers un crêpe la ville de Lowositz, et à côté, de la cavalerie en deux troupes, dont chacune paraissait être de cinq escadrons.