<150> peut tourner vers la Haute-Silésie. Il y a deux marches à faire; il est impossible, quand on ne sait pas l'état actuel des choses, de choisir la plus convenable; l'une est par Patschkau et Neustadt, l'autre par Habelschwerdt, Leutomischl, Schönhengst, vers Neustadt. Reste à savoir si, en prenant cette dernière route, le pain pourrait être fourni assez abondamment de Glatz; de plus, en prenant cette marche, il faudrait de toute nécessité que le corps de Léobschütz coopérât à faire réussir cette entreprise, et la grande difficulté serait de faciliter la jonction de ces corps. Il est probable que les Autrichiens de Heydepiltsch, se voyant pris à revers, se retireraient à Olmütz; alors on aurait gain de jeu; mais au cas que cela n'arrivât point, il resterait toujours le passage d'Altstadt pour se joindre au corps de Léobschütz. Reste à savoir alors où sont les Russes, s'ils sont en marche, s'ils sont vers Cracovie, ou s'ils n'ont pas encore quitté leurs frontières; car ce sont des préalables qui doivent décider des opérations ultérieures.

Supposons maintenant tous les cas différents. Si les Russes sont encore sur leurs frontières, il serait bon de voir par une tentative si l'on ne pourrait pas chasser les Autrichiens de Bilitz. Il paraît qu'on pourrait les obliger, en y détachant un corps, de céder le terrain; car ils ont deux retraites, l'une vers la Jablunka, dans les hautes montagnes de la Hongrie, et l'autre dans la Pologne, vers les monts Krapacks. Ainsi, à peine les aurait-on chassés, qu'on les y verrait revenir. Le seul avantage qu'on pourrait tirer de cette opération consisterait de parvenir à ruiner leur magasin de Bilitz, qu'ils ne pourraient pas reformer si promptement. Il serait nécessaire que, pendant cette expédition, le gros de l'armée de Moravie se tînt entre Jägerndorf et Troppau, dans un bon camp, pour contenir les Autrichiens dans leur camp de Heydepiltsch. En second lieu, si nous supposons que le corps auxiliaire des Russes s'est déjà mis en marche, ce serait le même plan auquel il faudrait se tenir; mais si leurs troupes s'approchaient de Cracovie, cela donnerait lieu à d'autres combinaisons. De