<5> du moins reconnaissez, ma chère sœur, que vous m'avez fait un sensible tort en m'accusant de légèreté envers vous, et en croyant de faux rapports que l'on vous avait faits de ma crédulité, moi qui n'aime que vous, et que ni absence ni faux rapports ne pourraient faire changer. Du moins ne croyez plus rien de tel sur mon sujet, et ne vous méfiez pas plus tôt de moi que vous n'ayez eu des preuves éclatantes, auparavant, que le bon Dieu m'ait abandonné et que la tête me tourne; et étant persuadé que de tels malheurs ne viendront pas m'accabler, je vous réitère ici combien je vous aime, et avec quel respect et vénération sincère je suis et serai jusqu'au tombeau,



Ma très-chère sœur,

Votre très-humble et très-fidèle
frère et valet,
Frideric.

3. A LA MÊME.

(Berlin) 24 (mars) 1732.



Ma très-chère sœur,

L'est, avec beaucoup de plaisir, ma très-chère sœur, que j'ai appris que vous vous portez mieux. Dieu soit loué! car personne ne vous peut aimer plus tendrement que je le fais. La Reine m'a ordonné de vous répondre, touchant la princesse de Bevern, que vous ne lui donniez point l'altesse, et que vous pouviez lui écrire tout comme à une autre princesse indifférente. Pour ce qui s'agit du baisemain, je vous assure que je ne les lui ai pas baisées, ni ne les lui baiserai, car elles ne sont pas assez belles pour être appétissantes. Dieu vous