<80> influence sur les destinées, je les aurais assurément dirigées de façon qu'elles m'auraient fourni l'occasion de me trouver à vos pieds. Mais je n'ai assurément pas ce beau secret, et vous le voyez, madame, par l'éloignement où je me trouve, et par l'impossibilité dans laquelle je suis de réaliser mes vœux.

Le Prince héréditaire a dû rendre compte à V. A. R. de mon admiration et de la haute estime que j'ai pour votre personne. Il est revenu enchanté de vos bontés; il pense comme moi sur votre sujet, madame; c'est un nouvel enthousiaste que vous vous êtes acquis, qui publie partout ce que l'univers pense de vous, et ce que votre extrême modestie m'interdit de vous écrire. Il m'a assuré de la continuation de votre bienveillance; je vous supplie, madame, de me la conserver. Peut-être ne me rendez-vous pas toute la justice possible en ce moment; mais il n'en est pas moins sûr que personne ne saurait avoir une plus haute estime ni une plus grande considération pour votre personne que je fais profession d'en avoir, étant, etc.

31. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 9 novembre 1764.



Sire,

Je suis vivement touchée de la complaisance avec laquelle Votre Majesté veut bien me sacrifier quelques-uns de ses moments précieux; mais je ne dois pas en abuser. L'inutilité de mes lettres m'oblige souvent, malgré moi, à les différer; et voilà déjà un exemple de ces entraves dont vous dites, Sire, que notre liberté est souvent embarrassée. Si mes lettres pouvaient amuser V. M., je ne les jugerais pas