<74> souverains; il faut avoir une âme forte comme la vôtre, et un génie comme celui de V. A. R., pour en être digne. J'avoue qu'il peut y avoir des moments où elle est moins agréable que l'illusion; mais celle-là s'évanouit, et la vérité reste. Je supplie d'ailleurs V. A. R. d'avoir moins bonne opinion de mon habileté; elle est restreinte à une sphère assez étroite, et elle ne saurait lutter contre des conjonctures contraires. D'ailleurs, madame, à quelque sauce que vous me mettiez, il n'est rien que je ne fasse par le désir de vous plaire et de vous donner des marques de mon dévouement; ce qui n'est qu'une suite de l'estime personnelle que tout être pensant vous doit, et de la haute considération avec laquelle je suis à jamais, etc.

25. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 18 juin 1764.



Sire,

En parlant d'un mystère de politique moderne, Votre Majesté me renvoie à un mystère du Vieux Testament, qui passe la raison humaine; j'entends, Sire, et me tais. Ce respectueux silence me convient bien plus encore qu'à V. M. Il ne me reste plus qu'à la remercier des bontés qu'elle me témoigne, et dont je suis pénétrée. Si vous voulez bien, Sire, les étendre sur toute la Saxe, sur mon fils et sur mes beaux-frères, rien ne manquera à ma satisfaction, et la plus vive reconnaissance se joindra aux sentiments de haute considération et d'admiration avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.