<52>Prenez, madame, ce que je vous dis comme une marque de l'estime et de la considération que j'ai pour vous, et du désir que j'ai de vous obliger; et soyez persuadée que les sentiments que vous inspirez à tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître ne s'effaceront point de mon cœur, étant, etc.

8. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 5 octobre 1763.



Sire,

Votre Majesté m'a donné tant d'assurances de ses bontés et de son amitié, que je viens l'informer de sa promesse. Elle nous a assuré, de plus, qu'elle contribuerait avec plaisir à nous procurer la Pologne. Voici le moment d'accomplir sa promesse. Le Roi est mort;a avec lui ces griefs de la Russie doivent être éteints, d'autant plus que nous nous prêterons volontiers à tout ce qu'on pourra exiger de nous pour nous réconcilier avec cette puissance. Vous pouvez tout faire, si vous le voulez; vous pouvez contribuer à cette réconciliation. Vous pouvez nous la rendre favorable. Rien ne peut vous arrêter à me donner cette preuve des sentiments dont vous m'avez flattée jusqu'ici. La Russie ne pourra désapprouver les démarches que vous daignerez faire vis-à-vis d'elle comme médiateur, et nos vues sur la Pologne ne doivent plus être retardées d'éclater, parce que les égards que nous avions pour feu le Roi ne subsistent plus. Nous ferons en droiture les démarches convenables. Je me borne à prier V. M. de les appuyer. Elle le peut avec succès, si elle daigne seulement le vouloir. Je mets


a Auguste III mourut le 5 octobre 1763. Voyez t. VI, p. 12.