<385>ginal, quoique, pour être conforme au génie de la langue, elle ne soit pas tout à fait littérale. C'est en relisant et en traduisant cet écrit admirable que j'ai été encore plus pénétré et convaincu de la vérité et de la justesse des excellentes leçons que V. M. y donne à sa nation.

[Frédéric à M. de Hertzberg, Potsdam, 20 novembre 1780]

Sa Majesté y répondit de cette manière :

Potsdam, 20 novembre 1780.

Je vous remercie des soins que vous voulez bien vous donner, selon votre rapport du 19, pour l'impression de l'ouvrage que je vous ai confié, et dont vous me présentez la première feuille; j'attendrai le reste lorsque tout sera prêt. Je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

[M. de Hertzberg à Frédéric, Berlin, 3 janvier 1781]

L'écrit du Roi ayant paru, entre autres savants, l'abbé Jérusalem fit une apologie modeste de la littérature allemande. S. A. R. madame la duchesse douairière, qui l'avait occasionnée, l'envoya aussitôt au Roi. Sa Majesté la communiqua, par une lettre très-gracieuse du 28 décembre 1780, à M. le comte de Hertzberg, qui se trouvait alors attaqué d'une maladie très-dangereuse. Ce ministre écrivit là-dessus au Roi la lettre suivante :

Berlin, 3 janvier 1781.

Sire, je reconnais comme une marque précieuse du gracieux souvenir de V. M. qu'elle m'a communiqué l'écrit de l'abbé Jérusalem sur la littérature allemande, qu'il a adressé à S. A. R. madame la duchesse douairière de Brunswic, à l'occasion du mémoire de V. M. sur la même matière. Je l'ai lu aussitôt que ma santé très-affaiblie me l'a permis, et j'en ai fait faire par le secrétaire Le Coq, de notre chancellerie, une traduction française que je présente ci-jointe à V. M., au cas qu'elle veuille la lire en tout ou en partie. Le mémoire de