<233> dont vous êtes incommodée! Puissiez-vous avoir toujours dans l'esprit que la perte d'une princesse comme la divine Antonia est une calamité publique, et que vous devez ménager des jours si précieux pour l'avantage du monde et la consolation de ceux qui vous sont dévoués comme moi de corps et d'âme, étant avec la plus haute considération, etc.

Quand V. A. R. croira que je pourrai lui rendre quelque service à Turin, elle n'aura qu'à me donner ses ordres.

141. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 17 janvier 1771.



Sire,

Pardonnez, Sire, si cette fois je ne pense point, comme Votre Majesté, que la somme des maux l'emporte sur celle des biens. Le bien d'être connue de Frédéric, d'oser se flatter d'avoir quelque part à l'estime et aux bontés du plus grand des hommes, d'en recevoir les témoignages les plus touchants, ce bien seul compense abondamment tout le mal que j'ai déjà enduré. Je ne sais jusqu'en quel point les prières des mortels peuvent faire changer les décrets de la Providence; mon bon père confesseur croira comprendre cette rubrique mieux que V. M. et moi. Je lui laisse le soin d'expliquer ce que peut-être il n'entend guère mieux; et, sans prétendre deviner si les vœux de V. M. sont aussi efficaces dans le ciel que ses volontés le sont sur la terre, je me contente de savoir par mon expérience que l'assurance de l'intérêt que vous prenez, Sire, à ma convalescence l'accélère plus