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270. DU MÊME.

(Premiers jours de janvier 1751.)

Sire, mon secrétairea m'a avoué que d'Arnaud l'avait séduit, et lui avait tourné la tête au point de l'engager à voler le manuscrit en question, pour le faire imprimer. Il m'a demandé pardon; il ma rendu tous mes papiers.

V. M. verra que je mettrai à la raison le juif Hirschel aussi facilement. Je suis très-affligé d'avoir un procès; mais, s'il n'y a point d'autre moyen d'avoir justice; si Hirschel veut abuser de ma facilité pour me voler environ onze mille écus; si quelques conseillers ou avocats, ou M. de Kircheisen, ne peuvent être chargés de prévenir le procès et d'être arbitres; s'il faut que je plaide contre un juif que j'ai convaincu d'avoir agi contre sa signature, c'est un malheur qu'il faut soutenir comme bien d'autres; la vie en est semée. Je n'ai pas vécu jusqu'à présent sans savoir souffrir. Mais le bonheur de vous admirer et de vous aimer est une consolation bien chère.

271. DU MÊME.

Février 1751.

Sire, eh bien! Votre Majesté a raison, et la plus grande raison du monde; et moi, à mon âge, j'ai un tort presque irréparable. Je ne


a Tinois, ou Le Tinois, de Reims.