<208> varient à chaque scène; il semble qu'ils n'y viennent que pour faire changer de dialogue à Catilina. On peut retrancher de la pièce, sans y rien changer, Lentulus et les ambassadeurs gaulois, qui ne sont que des personnages inutiles, pas même épisodiques. Le quatrième acte est le plus mauvais de tous; ce n'est qu'un persiflage. Et dans le cinquième acte, Catilina vient se tuer dans le temple, parce que l'auteur avait besoin d'une catastrophe; il n'y a aucune raison valable qui l'amène là; il semble qu'il devait sortir de Rome, comme fil effectivement le vrai Catilina.

Ce n'est que la beauté de l'élocution et le caractère de Catilina qui soutiennent celte pièce sur le théâtre français. Par exemple, lorsque Catilina est amoureux, c'est comme un conjuré rempli d'ambition doit l'être :

C'est l'ouvrage des sens, non le faible de l'âme.a

Quelle force n'y a-t-il pas dans ces caractères rapides de Cicéron et de Caton :

Timide, soupçonneux et prodigue de plaintes! etc.b

En un mot, cette pièce me paraît un dialogue divinement rimé. Souvenez-vous cependant que la critique est aisée, et que l'art est difficile.c

Je n'ai compté vous revoir que cet été; si cela se peut, et que vous fassiez un tour ici au mois de juillet, cela me fera beaucoup de plaisir. Je vous promets la lecture d'un poëme épique de quatre mille vers ou environ, dont Valori est le héros;d il n'y manque que cette servante qui alluma dans vos sens des feux séditieux que sa pudeur


a Acte I, scène I.

b Acte II, scène III.

c Voyez t. IX, p. 171, t. X, p. 246, et t. XI, p. 152.

d Le Palladion, t. XI, p. II-VI, et p. 177-318.