<48>Ce vers doit être la devise de l'ouvrage. Vous êtes le seul prince sur la terre à qui j'osasse l'envoyer. Regardez-moi, monseigneur, comme le sujeta le plus attaché que vous ayez, car je n'ai point et ne veux avoir d'autre maître. Après cela, décidez.

Je pars incessamment de Hollande, malgré moi; l'amitié me rappelle à Cirey; on est venu me relancer ici. Le plus grand prince de la terre est devenu mon confident. Si donc V. A. R. a quelques ordres à me donner, je la supplie de les adresser sous le couvert de M. Du Breuil, à Amsterdam; il me les fera tenir. Ils arriveront tard; aussi, dans mes complaintes de la Providence, il y aura un grand article sur l'injustice extrême de n'avoir pas mis Cirey en Prusse. Je suis avec la vénération la plus tendre, permettez-moi ce mot, monseigneur, etc.

15. A VOLTAIRE.

(Remusberg) février (6 mars) 1787.

Monsieur, j'ai été très-agréablement surpris par les vers que vous avez bien voulu m'adresser; ils sont dignes de l'auteur. Le sujet le plus stérile devient fécond entre vos mains. Vous parlez de moi, et je ne me reconnais plus; tout ce que vous touchez se convertit en or.b

Mon nom sera connu par tes fameux écrits.
Des temps injurieux affrontant les mépris,
Je renaîtrai sans cesse, autant que tes ouvrages,


a Les mots le sujet, qui se trouvent dans l'édition de Kehl, t. LXIV, p. 54, sont omis dans celle de M. Beuchot, t. LII, p. 419.

b Voyez t. XVI, p. 278.