<353>est le plus beau régiment de Prusse, et par conséquent le plus beau régiment du monde; carOmne tulit punctum......a est votre devise.

V. A. R. va visiter ses peuples septentrionaux; mais elle échauffera tous ces climats-là, et je suis sûr que, quand j'y viendrai (car j'irai sans doute, je ne mourrai point sans lui avoir fait ma cour), je trouverai qu'il fait plus chaud à Remusberg qu'à Frascati. Les philosophes auront beau prétendre que la terre s'est approchée du soleil, ils feront de vains systèmes, et je saurai la vérité du fait.

V. A. R. me dit qu'il lui a fallu lire bien des livres pour son Antimachiavel; tant mieux, car elle ne lit qu'avec fruit; ce sont des métaux qui deviendront or dans votre creuset. Il y a des Discours politiques de Gordon, à la tête de sa traduction de Tacite, qui sont bien dignes d'être vus par un lecteur tel que mon prince; mais, d'ailleurs, quel besoin Hercule a-t-il de secours pour étouffer Antée ou pour écraser Cacus?

Je vais vite travailler à achever le petit tribut que j'ai promis à mon unique maître; il aura, dans quinze jours, le second acte de Mahomet; le premier doit lui être parvenu par la même voie des sieurs Girard et compagnie.

On a achevé une nouvelle édition de mes ouvrages en Hollande; mais V. A. R. en a beaucoup plus que les libraires n'en ont imprimé. Je ne reconnais plus d'autre Henriade que celle qui est honorée de votre nom et de vos bontés; ce n'est pas moi, sûrement, qui ai fait les autres Henriades. Je quitte mon prince pour travailler à Mahomet, et je suis, etc., etc.


a Horace, Art poétique, v. 343.