<79>Je serai béni de cette même main qui a lancé tant de foudres sur l'infâme, qui va persifler nos ennemis, et qui, après avoir triomphé de l'erreur, triomphera encore de l'envie et de l'aveugle rage de ceux qui me poursuivent. Adieu, mon cher marquis; voilà assez de sottises pour une fois. Je vous en promets autant à chaque fois que vous m'écrirez.

Vous pourrez trouver à Berlin le Panégyrique de Matthieu Renard, Lettres sur les satires, sur les libelles, Lettre d'un secrétaire du comte Kaunitz au secrétaire du comte Cobenzl, Lettre d'un professeur suisse à un Vénitien, Lettre de la Pompadour à la reine de Hongrie pour demander l'abolition du collége de chasteté, etc.

58. AU MEME.

Landeshut, 13 mai 1759.

Vous avez commandé, mon cher marquis, et j'ai obéi tout de suite. Vous recevez ici deux pièces pour votre Mercure de Harbourg : l'une est un Bref du pape au maréchal Daun,a capable de faire frémir ceux qui ont encore quelque penchant pour Martin Luther; l'autre est une Lettre du prince de Soubisea à ce maréchal sur cette épée, qui m'a paru la rendre assez ridicule. Vous n'avez qu'à tailler et rogner ce qu'il vous plaira, et accommoder les idées à votre fantaisie, comme vous le jugerez à propos. Après avoir dit mon mot, je prends congé de la benoîte toque et de la papale flamberge, à moins qu'un grand hasard favorable, comme il en arrive à la guerre, ne me fasse tomber


a Voyez t. XV, p. 132 et 134.