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67. DU COMTE ALGAROTTI.

Berlin, 19 avril 1751.



Sire,

Par la lettre que j'ai l'honneur d'envoyer, Sire, à Votre Majesté, elle verra l'usage que j'ai fait de la permission que V. M. me donna de faire savoir ses sentiments au pape, et la joie dont il en a été pénétré. V. M. lui a mis du baume dans le sang; et si les protestants, Sire, doivent à V. M. la conservation de leurs droits et de leurs libertés, les catholiques devront à V. M. la prolongation des jours du saint-père.

68. DU MÊME.

Potsdam, 11 juillet 1751.



Sire,

M. Darget m'a assuré que Votre Majesté accordait à ma prière l'Ovide que V. M. a fait imprimer.a Non mihi (pour parler avec le même Ovideb) sed totidem linguis sint satis ora decem pour en remercier V. M. Je suis avec le plus profond respect, etc.


a Algarotti parle ici des Œuvres d'Ovide, édition royale, 1750; deux volumes in-8, avec le portrait d'Ovide couronné de roses, gravé par Pierre Tanjé. C'est une traduction en prose; elle ne contient que : t. I, les Amours, l'Art d'aimer et les Élégies écrites de Pont; t. II, le Remède d'amour, les Fastes et les Tristes; et ce n'est que la reproduction de celle de Martignac, publiée à Lyon, en 1697, chez Horace Molin, en six volumes in-12. Voyez la lettre de Darget à Frédéric, du 20 mai 1749.

b Ce n'est pas Ovide, mais Virgile qui dit, au VIe livre de l'Énéide, v. 625 :
     Non, mihi si linguae centum sint oraque centum, etc.