<87> s'il veut envoyer un ministre à ma cour, quoique d'ailleurs la chose me saurait être assez indifférente.

Federic.

65. DU COMTE ALGAROTTI.

Potsdam, 19 février 1751.



Sire,

Voici une lettre du pape, que je viens de recevoir, et que j'ai l'honneur d'envoyer à V. M. Je suis bien sûr, Sire, que V. M. entendra aussi bien la prose du saint-père qu'elle entend les vers de Metastasio. Les sentiments remplis d'admiration qu'il a pour V. M., il les a de commun avec tous les fidèles et les infidèles aussi, et l'on n'attaquera jamais son infaillibilité de ce côté-là. Les soins paternels qu'il a pour les catholiques sujets de V. M., et qu'il recommande à sa protection, doivent être bien remplis par les grâces dont V. M. comble ces mêmes catholiques. J'eus occasion, Sire, dans mon dernier voyage en Italie, d'en faire un détail exact au cardinal Doria, légat de Bologne, qui me fit plusieurs questions là-dessus, et me fit voir une longue lettre qu'il avait reçue ces jours-là du pape, dont une partie roulait sur l'église catholique de Berlin. Ce que dit le saint-père dans la lettre que j'ai l'honneur d'envoyer à V. M. n'est sans doute que l'effet d'un zèle qui demande à V. M. la continuation de ses grâces et de ses bienfaits.

Je prends, Sire, cette occasion pour demander à V. M. la permission d'aller passer quelques jours à Berlin, et suis avec le plus profond respect, etc.