<77> son voyage, et retardera le plaisir que V. M. se proposait avec ce grand maître dans un art dans lequel V. M. l'est d'autant plus, qu'elle en veut convenir le moins.

Je reçois dans le moment, Sire, les Amazones de madame Du Boccage, qu'elle me charge de présenter à V. M. comme un hommage (ce sont ses propres paroles) que tout auteur doit à celui qui les surpasse et les protége.

53. AU COMTE ALGAROTTI.

Potsdam, 19 septembre 1749.

Je vous suis fort obligé de la tragédie que vous m'avez envoyée. Je ne l'ai pas lue encore. Il dépendra de vous d'aller à Sagan, à condition que vous me donnerez aussi huit jours ici. J'aime mieux vous entendre que de vous lire dans une langue que je ne suis qu'en hésitant. Voltaire déclame trop dans son affliction, ce qui me fait juger qu'il se consolera vite. Je vous souhaite un heureux voyage et de la santé. Vous faites ce que les honnêtes gens doivent faire, qui est de vous divertir avec vos rivaux, et de remettre la décision des préférences au sentiment de votre maîtresse.