<31> et de là nous volerons à Breslau, où j'espère de trouver des intelligences et de pousser, cet hiver, jusqu'à la Neisse.

Adieu; voyagez en paix et négociez avec succès, et soyez aussi heureux que vous êtes aimable. Quelques services que vous me rendiez, ils n'approcheront jamais du plaisir que me fait votre présence.

20. AU MÊME.

Ottmachau, 17 janvier 1741.

J'ai commencé à régler la figure de la Prusse. Le contour n'en sera pas tout à fait régulier, car la Silésie entière est conquise, hors une misérable bicoque que je tiendrai peut-être bloquée jusqu'au printemps qui vient.

Toute cette conquête n'a coûté jusqu'à présent que la perte de vingt hommes et de deux officiers, dont l'un est le pauvre de Rége,a que vous avez vu à Berlin.

Vous me manquez beaucoup. Dès que vous aurez parlé d'affaires, vous voudrez bien me l'écrire. Dans tous ces soixante milles que j'ai faits, je n'ai trouvé aucun humain comparable au cygne de Padoue. Je donnerais volontiers dix lieues cubiques de terre pour un génie semblable au vôtre. Mais je m'aperçois que je vais vous prier de revenir me rejoindre, lorsque vous n'êtes pas encore arrivé. Hâtez-vous donc d'arriver, d'exécuter votre commission, et de revoler à moi. Je voudrais que vous eussiez le chapeau de Fortunatus; c'est la seule chose qu'on puisse vous souhaiter.

Adieu, cher cygne de Padoue; pensez, je vous prie, quelquefois


a Voyez, t. XI, p. 313.