102. A M. DE SUHM.

Charlottenbourg, 29 juin 1740.



Mon cher Diaphane,

J'espérais que, parmi les compliments que vous me faites sur le changement qui vient d'arriver à mes titres, il se trouverait un petit mot qui regarderait votre personne; mais j'ai eu la mortification de ne rien trouver, sur votre sujet et sur le mien, de ce que j'appelle inté<431>ressant. Je vous prie donc, mon cher Suhm, de m'écrire si vous êtes homme à renoncer au ministère pour mener la vie réfléchie d'un sage, et si vous pouvez trouver quelque chose dans ma compagnie qui vous dédommage de la politique.

J'attends impatiemment votre résolution là-dessus, vous assurant que je suis avec bien de l'estime et de l'amitié

Votre très-fidèle ami, Federic.

P. S. Dites en mon nom à votre duc à qui il veut que l'argent soit compté.

Je vais en Prusse; votre chemin serait à moitié fait, si vous pouviez m'y joindre. Mais je demande peut-être plus que vous ne voudrez ou ne pourrez m'accorder.