<183>Ce fut donc par le moyen de son magicien que le roi de Prusse, profitant de sa victoire, empêcha le maréchal Daun de faire le siége de Schweidnitz, et le recogna dans les montagnes. Ce général y était fort mal à son aise, lorsque l'irruption des Russes dans le Brandebourg, et le corps des Autrichiens, commandé par le général Lacy, qui vint joindre ces mêmes Russes, obligèrent le Roi à voler au secours de ses États électoraux, et dégagèrent le maréchal Daun.

Le roi de Prusse se trouva dans de nouvelles difficultés presque insurmontables : il fallait qu'il fît plus de quatre-vingts lieues avec une célérité étonnante. Comment faire cette marche, suivi par le maréchal Daun, qui pouvait le harceler pendant toute sa route avec une armée bien plus considérable que la sienne et l'arrêter à chaque instant? Le diable eut encore part à cette marche si vantée par les Prussiens et par leurs partisans. Belzébuth, évoqué de nouveau, vint au secours du Roi, et pour le tirer d'affaire, il fit sortir des enfers plusieurs légions de diablotins munis chacun d'un soufflet; ils se mirent au derrière des soldats, et les conduisirent avec la vitesse que marchent des bateaux qui ont le vent en poupe. Cela nous a été dé-