<188>Avait ouvert les portes du soleil,
Et les oiseaux, par leur tendre ramage,
Et les clairons, et le bruit du tambour,
Et le soldat buvant, faisant tapage,
Tout annonçait l'aube d'un heureux jour,
Quand le Lorrain, essuyant sa paupière,
Dit : Qu'à l'instant on appelle Rosière.
Rosière arrive, et le héros lui dit :
« Dans un moment je vais quitter le lit.
Courez, volez; par votre voix sonore,
Avertissez du retour de l'aurore
Tous nos héros; que sans perte de temps
Dans cette tente ils aient à se rendre;
Et lorsque tous ici seront présents,
Bientôt sauront ce qu'il faut leur apprendre. »
Il part; dans peu arrivent ces guerriers,
Sur des coursiers tant superbes que fiers.
Ne pensez pas que j'aie la folie,
Ami lecteur, de vous historier
De leurs chevaux la généalogie.
Podargea à tous eût-il donné la vie,
Le dire ici serait vous ennuyer.
Vint le premier Wallis, chargé d'années;
Du vieux Nestor il eut les destinées,
Grand babillard, peu d'accord, dur, aider.
Vint après lui ce Lobkowitz farouche,
Le fou Spada, le sage d'Aremberg;
Waldeck, ayant le blasphème à la bouche,
Le suit, jurant et le ciel, et l'enfer.


a Un des chevaux de Ménélas. Iliade, chant XXIII, v. 293-295.