<266>Résistant un moment, leur ont cédé la place.
Il faut qu'un bataillon marche d'un pas égal,
Qu'il ne prodigue point son tonnerre infernal,
Que son front hérissé, pointant la baïonnette,
Étonne l'ennemi, le force à la retraite
Il faut renouveler vos combattants altiers :
La mort aux champs de Mars moissonne les guerriers;
Pour maintenir l'honneur de ces troupes augustes,
Choisissez avec soin des hommes grands, robustes;
Mars veut que, sans quitter leurs rangs et leurs drapeaux,
Ils portent en marchant les plus pesants fardeaux;
Des corps moins vigoureux, vaincus de lassitude,
N'atteindraient pas la fin d'une campagne rude
Tels, au milieu des bois, les chênes sourcilleux
Affrontent les assauts des vents impétueux,
Tandis qu'à leurs côtés le souffle de Borée
Renverse des sapins la tige resserrée :
Tels sont ces hommes forts, ces robustes lions,
Dont il faut repeupler nos braves bataillons
Si, voulant acquérir une gloire certaine,
Vous aspirez au nom de fameux capitaine,
Des armes connaissez les emplois différents,
A les bien manier exercez vos talents.
Au combat du Lapithe il faut savoir encore
Unir cet art guerrier qu'inventa le centaure :
Apprenez à dompter la fougue des chevaux,
Qu'un nouveau Pluvinela vous montre leurs défauts.
Qu'ils sautent les fossés au gré de votre audace.


a Antoine de Pluvinel, regardé comme le meilleur écuyer de son temps, mourut à Paris, le 24 août 1620, âgé de soixante-cinq ans. On a de lui le Manége royal, où l'on peut remarquer le défaut et la perfection du cavalier en tous exercices de cet art digne des princes, fait et pratiqué en l'instruction du Roi (Louis XIII). Le tout gravé et représenté en grandes figures de taille- douce. Imprimé à Paris, 1623, 69 pages in-folio oblong. Il en parut en 1625 une seconde édition revue et complétée d'après le manuscrit de l'auteur, sous le titre de : Instruction du Roi en l'exercice de monter à cheval, etc., in-folio oblong.