<30>autre porte un arrosoir. Ce tombeau est celui d'une jeune fille, Mademoiselle de Hertefeld, que la sœur de Frédéric II aimait tendrement. L'élégie offre des consolations à cette dernière pour cette perte, tout en s'attendrissant sur cette mort prématurée:

L'éclat de son aurore,
Qui dans mes sens glacés ranimait le plaisir,
N'a pu fléchir ni radoucir
La mort ....

Menzel a puisé dans son imagination le sujet qui sert d'illustration à cette élégie, qui fait allusion cependant à la „tombe ombragée de cyprès“ .

CXXIX.

Le poème du "Codicille" est une ardente mercuriale contre l'indignité des princes qui gouvernent les nations, et contre le mauvais usage qu'ils font de leur pouvoir, aussi bien de nos jours que du temps où Del Bene, le grand prieur de Pise, qui fut ministre des Médicis à Florence, s'élevait contre le même mal, et ne trouvait comme consolation que cette vérité: „Le monde se gouverne lui-même.“

La vignette de Menzel nous montre le censeur amer et cynique des rois, sous la forme d'un démon nu, le front armé de cornes, qui semble accentuer, du geste de ses poings fermés, le discours mordant et enflammé qui s'échappe de ses lèvres et se traduit dans les traits de son visage contracté par la colère.

CXXX.

Sur les coussins d'un lit rococo, dont le ciel est orné de panaches et porte un écusson, est couché, ou plutôt vautré, le compagnon de table et le correspondant de Frédéric II, le marquis d'Argens, en négligé du matin, robe de chambre et bonnet de nuit. L'épître poétique que le roi adresse à ce lit antique, dont la description n'est ni engageante, ni flatteuse, raille avec une verve malicieuse la prédilection, l'amour irrésistible du marquis pour ce meuble:

Ton bon patron quitterait, je l'assure,
Bibliothèque, amis, biens et parents,
Pour végéter entre tes draps puants.