<266> sieur de Scheffer, que M. de Saint-Contest vous a donné cette réponse que vous avez eue de lui touchant la cour de Danemark et le baron de Bernstorff; car je veux bien vous dire que, quand le sénateur de Suède, le baron de Scheffer, est arrivé à Copenhague à son retour en Suède, le baron de Bernstorff a d'abord été chez lui pour l'informer avant que d'autres le vissent, afin qu'il fût prévenu pour lui et préparé à tout ce qu'on lui dirait. Il s'y est si bien pris que le baron de Scheffer, bien loin de se déclarer contre ce ministre, l'a excusé et le soutenu partout où il a eu l'occasion de le faire.1 Et comme il n'y a nul doute que le baron de Scheffer a écrit sur ce ton-là à son frère à Paris, je ne dois point être surpris de la réponse que M. de Saint-Contest vous a donnée telle que vous me la marquez. Au surplus, vous direz à ce ministre, dès que vous trouverez l'occasion de le faire, que je craignais fort qu'il ne regrettât un jour de ce qu'il n'avait pas suivi mon conseil pour contribuer à faire culbuter le baron de Bernstorff, ce qui aurait été toujours une chose bien facile à la France, qui n'avait eu qu'à dire un mot là-dessus aux deux ministres danois, le comte de Moltke et de Dehn, pour faire réussir cette affaire. Au reste, j'espère à présent de recevoir bientôt par vous la réponse que la cour de France me fera au sujet de ma lettre écrite au Roi,2 qui apparemment coûtera de la peine à elle, pour me répondre avec solidité

Federic.

Nach dem Concept.


5670. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 14 novembre 1752.

J'ai été bien aise d'apprendre par votre rapport du 7 de ce mois que les pourparlers que vous avez eus jusqu'ici avec le comte de Sylva3 aient été de bon succès, de sorte qu'il y a de l'apparence qu'ils seront suivis d'un effet favorable.

Mon intention est donc que vous tâchiez de cultiver sa confiance, néanmoins sans affectation, mais de manière que personne ne puisse soupçonner en cela vos vues, ni qu'un trop grand empressement puisse donner à penser à Don Sylva lui-même si peut-être il est d'un caractère enclin à soupçonner.

Il ne tiendra pas d'ailleurs au présent d'une tabatière d'émail telle que vous la demandez pour ce ministre, et je vous en ferai parvenir une pour lui dès ces premiers jours en l'adressant au maître des postes Eversmann à Emmerich, et c'est sur votre dextérité que je me repose du reste.

Le conseiller privé Dillon vient de remettre ici l'histoire de Louis XV en médailles. Je donnerai mes ordres à mon trésorier privé Fredersdorf, afin qu'il paie au conseiller de la chambre de justice Cosmar à Berlin



1 Vergl. S. 251.

2 Nr. 5624 S. 232.

3 Vergl. S. 254.