<149> fût pris unanimement et de concert commun. Que je croyais d'ailleurs que ce serait alors le moment le plus convenable de travailler à cette confédération avec les Princes les plus puissants de l'Empire à laquelle on a pensé ci-devant en France.1

Voilà en gros ce que j'ai fait répondre par mes ministres au sieur de Baillif, en ajoutant que ce serait à présent à la France de voir ce qu'elle en estimait être le plus convenable, et qu'il fallait bien qu'elle s'expliquât là-dessus et sur quel ton elle voudrait s'expliquer. Ce que j'ai bien voulu vous communiquer, afin d'en faire part à M. de Contest et de le prier de vouloir s'expliquer avec vous là-dessus, pour vous mettre en état de m'en faire au plus tôt votre rapport et de m'informer des mesures que j'aurai à prendre.

S'il arrivait que ce ministre vous fît l'objection que le temps pourrait être trop court pour arrêter tout ce qu'il faudrait avec l'Électeur palatin, vous lui ferez observer qu'il restait les mois de juillet et d'août encore pour amener cette négociation à sa perfection, pourvu qu'il y fût mis de la diligence et qu'on ne s'arrêtât trop à conclure le marché.

Au surplus, vous ferez en même temps réfléchir M. de Saint-Contest sur la nécessité indispensable qu'il y avait dans ces conjonctures critiques d'attacher à la France tout ce qu'il y avait de Princes puissants dans l'Empire, et combien il lui importerait donc d'avoir la cour de Cassel à sa disposition. Que je n'attendais ainsi que de savoir précisément de M. de Contest jusqu'où la France voudrait que j'allasse làdessus avec le Landgrave touchant les subsides2 et par rapport aux autres conditions à régler avec lui, en sorte que, si cette affaire nous réussit encore, nous aurions au moins pour nous tout ce qu'il y avait de Princes séculiers des plus considérables dans l'Empire, pour répremir les attentats de ceux qui voudraient renverser sa constitution. J'attends votre rapport sur tout ceci, que vous ne manquerez pas de me faire le plus circonstancié et intéressant que vous pourrez, pour qu'il puisse me servir de direction dans une conjoncture aussi critique et scabreuse que celle dont il s'agit.

Federic.

P. S.

Vous observez encore bien que vous ne ferez toutes les insinuations que je vous ai ordonnées ci-dessus à M. de Saint-Contest, que de la manière la plus douce, qui semble plutôt vouloir demander leur conseil que de leur imposer des avis,3 en sorte que la délicatesse des ministres français n'en soit pas blessée; c'est aussi en conséquence que vous lui direz que ce que je venais de lui proposer, n'était au fond que des idées que j'avais prises sur ce que la cour de France m'avait autrefois fait marquer à ce sujet.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VIII, 245. 246. 255.

2 Vergl. S. 142.

3 Vergl. S. 18.