4346. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Königsberg, 9 juin 1750.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite du 30 du mois dernier de mai, sur laquelle je ne saurais m'empêcher de vous dire que vous variez souvent un peu trop dans vos relations, dans les unes desquelles vous paraissez être assuré que tout se passera tranquillement avec la Suède, et dans les autres vous semblez tout craindre. Afin donc que vous évitiez à donner dans ce contraste, vous devez avoir toujours le grand tableau de l'Europe devant vos yeux et considérer que, tant que l'Angleterre aura à appréhender la France et que les finances de celle-là ne seront point remises en état de pouvoir supporter le fardeau d'une nouvelle guerre, et que d'ailleurs la cour de Vienne ne trouvera pas de sa convenance d'entrer de nouveau en lice, la Russie<396> n'osera point remuer ouvertement, malgré toute l'envie que le Chancelier saurait avoir de mener les choses à l'extrémité.

Federic.

Nach dem Concept.