3917. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 11 octobre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 18 du septembre dernier. Pour vous mettre au fait de tout ce qui m'est revenu par un très bon canal relativement aux affaires du Nord, je veux bien vous avertir que je sais, à n'en pouvoir douter, que milord Hyndford, en conséquence des ordres qu'il a eus de sa cour, a travaillé de son mieux pour retenir la cour où vous êtes des algarades à faire selon les intentions du comte Bestushew contre la Suède et qu'il a fait des déclarations énergiques à ce sujet au Chancelier. Que le comte de Bernes a des ordres de sa cour pour appuyer le lord Hyndford, mais que Bernes y procède avec tout le ménagement possible pour la cour de Russie et qu'il voudrait bien se mettre derrière les rideaux, en attendant que le lord Hyndford rompit la glâce. Que nonobstant cela les insinuations que le dernier<132> a faites à ce sujet au chancelier de Russie, n'ont pas manqué de faire de l'impression à celui-ci, ainsi qu'il n'a pas pu empêcher que le résultat de la grande conférence tenue des membres de tous les collèges de Russie en présence de la souveraine,132-1 ait été qu'il ne convenait point à la Russie de rompre avec la Suède. De tout cela, je présume que la cour de Russie restera armée et continuera ses démonstrations jusqu'à l'événement de la mort du roi de Suède, qu'elle verra alors quelle face les affaires relativement à la Suède auront, et que, quand celle - ci ne changera rien à la forme du gouvernement présent, elle restera coi et se lassera à la fin de ses démonstrations guerrières, ne sachant point tirer de subsides ni de secours de ses alliés.

Federic.

Nach dem Concept.



132-1 Vergl. S. 110.