12893. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier de Kunzendorf, 18 mai 1761.

Votre rapport du 14 de ce mois m'a été bien rendu. Vous avez bien fait d'informer le baron de Knyphausen des nouvelles vraies ou fausses qu'on vous a données au sujet des mouvements des Français dans la Hesse. Je souhaite que cela puisse une bonne fois éveiller les ministres anglais de leur léthargie et les tirer de leur indifférence pour les affaires d'Allemagne, dont même le prince Ferdinand se plaint amèrement,398-1 avant qu'il ne soit plus temps et que les malheurs irréparables n'arrivent. Avec tout cela je veux bien vous dire que j'ai de la peine à me persuader que les Français seront à même d'ouvrir leur campagne, avant qu'ils ne sauraient fourrager le vert des campagnes,398-2 et quant au magasin considérable qu'on dit qu'ils amassent à Hersfeld, la chose n'est pas si facile qu'on se l'imagine, d'assembler de pareils magasins dans des pays qui ont été presque tout-à-fait épuisés par la guerre.

Je suis ici, afin d'attendre les mouvements que les ennemis voudraient faire, pour ouvrir leur campagne. Il ne faut pas douter que je n'aie en peu de temps trois armées ennemies vis-à-vis de moi. Je ferai tout de mon côté, pour m'opposer à leurs desseins, autant que mes forces le permettront. Le reste dépendra des évènements dont à présent<399> je n'ai pas lieu de trop bien espérer, à moins que l'Angleterre ne se presse pas mieux que jusqu'ici, pour parvenir bientôt à une suspension d'armes particulière avec la France et à la suite générale.

Federic.399-1

Nach der Ausfertigung.



398-1 Vergl. Nr. 12889.

398-2 An Hellen, der, Haag 5. Mai, berichtet hatte, „que l'armée de Soubise se mettrait le 20 du courant en marche vers Münster“ , wird am 15. Mai geschrieben: „Je dois douter que le prince de Soubise puisse se mettre de si tôt en mouvement avec son armée et avant qu'il y ait du vert aux champs propre à servir aux fourrages; sans quoi il pourrait courir grand risque de se voir sans subsistance.“

399-1 Dem Prinzen Friedrich Eugen von Württemberg schreibt der König am 18. Mai: „,...Sonsten sehe Ich nicht die geringste Apparence ab, dass die Schweden so bald im Stande sein sollten, einiges Lager, geschweige denn mehrere zu formiren, da Ich von guter Hand weiss, dass es ihnen sowohl an Officiers als auch allem ändern dazu benöthigten fehlet.“ Am 19. Mai erinnert der König ihn noch einmal an den schon ertheilten Befehl (vergl. Nr. 12885), „Dero retranchirtes Lager sehr gut zu flanquiren, damit die Artillerie einen darauf attaquirenden Feind recht wohl und tüchtig kreuzen könne, und dann hauptsächlich alle Präcautiones und Mesures bei diesem retranchirten Lager zu nehmen, damit, wenn der Feind von ferne kommet, alsdenn nicht etwa ein anderes feindliches Corps aus der See debarquiren und Dero retranchirtem Lager in den Rücken kommen könne“ . Der König befiehlt ihm ferner, sich bei Zeiten mit Lebensmitteln zu versehen und sendet ihm eine Nachricht Uber die schwedische Armee, nach der sie, weil es ihr an allem nöthigen fehle, nicht vor Mitte Juli aus Stralsund ausmarschiren könne. [Stuttgart. Hausund Staatsarchiv.]