<113> sorte que cette petite expédition a coûté au delà de 600 hommes à l'ennemi, outre ce qu'il a perdu par la désertion, ce qui doit être considérable. Au surplus, autant que toutes mes nouvelles m'ont appris jusqu'à présent, j'ai tout lieu de croire que les Français ne feront pas de grands efforts la campagne qui vient de ce côté-ci du Rhin, en quoi je [me] confirme d'autant plus par la nouvelle qu'on a pris le commandement en Allemagne et [en] deçà du Rhin au prince de Soubise, ce qui certainement ne serait pas arrivé, si la France avait envie de faire de grands efforts en Allemagne; et, autant que je comprends, les grandes opérations commenceront en Saxe et du côté de l'Elbe.

Je vous sais infiniment gré des nouvelles que vous m'avez communiquées par le bulletin que vous aviez joint;1 ce qu'il comprend m'a été intéressant à plusieurs égards, et je serai bien aise d'en recevoir souvent de votre part.

Ce que vous avez touché dans votre rapport du 16 par rapport aux affaires de Mecklembourg et des appréhensions des ministres anglais, a été outré de ceux qui leur en [ont] fait des rapports; il n'y en aura rien à craindre du côté du roi de Danemark2 qui ne remuera pas pour cela, ni ne voudra abandonner son système de neutralité adopté,3 pour une chose qui, à proprement dire, ne le regarde en rien, et d'ailleurs nous ne traitons point aussi mal le Mecklembourg que le baron de Bernstorff avec d'autres gens de Hanovre4 nous en décrient.

La résolution que M. [Pitt] a prise de s'expliquer avec le ministre de Bavière,5 et le mémoire qu'il lui a donné, a mon parfait applaudissement. J'observe seulement que la Bavière n'est pas en état d'entreprendre quelque chose contre nous, à moins qu'elle ne tire des subsides de quelque puissance ennemie de nous, ainsi donc que, pourvu que M. Pitt ne ferait qu'amuser quelque temps la cour de Munich pour ne prendre autrement parti, ce serait toujours autant de gagné; au surplus, je crois que les évènements à l'ouverture de la campagne décideront, sinon de tout, au moins de beaucoup.

L'idée que vous m'avez fournie dans un de vos rapports du 23 touchant quelque négociation secrète à entamer entre moi et la cour de Turin, est très bonne; aussi ne manquerai-je pas de la mettre en pratique. Vous travaillerez donc incessamment à un mémoire sur ce sujet que vous présenterez comme par mon ordre au chevalier Pitt, en l'accompagnant de tout ce que vous trouverez convenable pour l'appuyer; en attendant que j'enverrai d'ici quelque émissaire secrètement



1 Knyphausen hatte, London 13. Februar, berichtet: „Votre Majesté verra par les faits que renferme le bulletin ci-joint . . . qu'il y a toute apparence que cet évènement (der bevorstehende Tod des Königs von Spanien) donnera lieu à quelque révolution dans le sud qui pourrait devenir très favorable pour Ses intérêts.“ Das Bulletin selbst liegt nicht mehr bei.

2 Vergl. S. 77; Bd. XVII, 334.

3 Vergl. S. 102. Anm. 3.

4 Bernstorff stammte aus einer hannoverschen Familie.

5 Graf Haslang; vergl. S. 18. 19.