7150. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Knyphausen berichtet, Paris 8. December, über die Versuche der französischen Minister, den König, sich und andere über die Gefahren der Situation hinwegzutäuschen, vor allem durch den Hinweis auf die Schuldenlast von 80 Millionen Pfund Sterling, die England nach Ausbruch des Krieges alsbald 211m Frieden zwingen werde.442-4 „La déroute du credit de la Grande-Bretagne n'est pas le seul motif de consolation que le ministère de France emploie dans l'occurrence présente. Il prétend qu'une analyse exacte des plus grand succès que l'Angleterre puisse espérer en Amérique, lui en offre un second, qu'il regarde comme aussi bien fondé que le premier. Des côtes bien fortifiées et une nombreuse armée mettent la France, selon son avis, à l'abri de toute insulte du côté de l'Europe et obligent l'Angleterre à restreindre à l'Amérique les projets qu'elle peut avoir formés contre ce royaume. Quelles sont, poursuit-il, les conquêtes qu'elle peut faire en cette partie du monder La Louisiane et le Canada sont des pays immenses peu cultivés, qui ne rapportent presque rien à la France, et qui lui seraient à charge, s'ils ne servaient de boulevards aux îles et si l'espérance d'une meilleure culture | Potsdam, 20 décembre 1755. J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 8 de ce mois, laquelle m'a donné toute la satisfaction possible sur les sujets intéressants qu'elle comprend, et sur lesquels il m'était absolument nécessaire d'avoir vos éclaircissements. Avec tout cela, j'ai été vraiment touché de la manière pitoyable dont on conduit le Roi, afin de lui cacher le vrai état de ses affaires, et des pauvretés qu'on imagine pour l'entretenir dans l'indolence; mais ce qui me fait encore bien espérer pour lui, c'est que, quand la campagne future se fera et que les choses succèderont encore mal, comme il y en a l'apparence, qu'alors le charme tombera et que ce Prince ouvrira les yeux sur la manière pitoyable dont on conduit ses affaires. Au surplus, je ne veux pas vous laisser ignorer que bien des |
ne faisait entrevoir à la France un dédommagement prochain des frais qu'elle a faits pour la fondation de ces colonies. Quels sont donc les avantages, ajoute le ministère et ses adhérents, que procurera à l'Angleterre la possession momentanée de ces deux provinces? Elle ne pourra en tirer aucun secours pour le soutien de la guerre, et leur défense obligera la Grande-Bretagne d'entretenir de fortes escadres qui achèveront de l'épuiser en hommes et en argent … Le ministère imagine que … la France pourra, lorsque ses armements maritimes seront achevés, forcer en fort peu de temps la Grande-Bretagne, soit par une descente en Angleterre443-1 ou bien par la prise de Port-Mahon ou par quelque autre diversion, à lui restituer les provinces qu'elle lui aura enlevées dans l'Amérique septentrionale. A quoi, l'on ajoute encore que, quand même les entreprises offensives pour lesquelles on se décidera contre la Grande-Bretagne, n'auraient pas le succès qu'on en attend, l'oppression de son commerce qu'on croit devoir résulter nécessairement d'une guerre, serait seule capable de ralentir l'ardeur guerrière de la nation anglaise et de la ramener à la paix. Tels sont les sophismes dont le ministère de France fait usage pour justifier sa conduite et calmer le Roi et la nation relativement aux suites que peut avoir la guerre commencée par les Anglais. En même temps, on a grand soin de cacher à ce Prince, ou au moins de déguiser à ses yeux, les désastres que le commerce de la France a déjà éprouvés, ainsi que l'état critique dans lequel se trouvent les colonies de la Louisiane et du Canada.“ | lettres particulières venues de Londres marquent comme quoi on y avait résolu d'envoyer quelque ministre à ma cour, dont cependant il ne m'est rien revenu encore qui paraissait vérifier ces bruits. Federic. |
Nach dem Concept.
442-4 Vergl. S. 375.
443-1 Vergl. S. 450.