6790. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.
Benoît berichtet, Warschau 6. Mai, über mehrere Unterredungen mit dem türkischen Gesandten:153-4 „J'ai été obligé de lui parler par interprète, et, comme nos premiers entretiens ne roulaient que sur des compliments et sur des matières générales, je tâchai seulement de lui tirer un peu les vers du nez pour savoir l'idée qu'il avait de Votre Majesté. Je conçus d'abord une joie inexprimable par tout ce qu il me dit sur le chapitre de Votre Majesté. Il La nommait le roi de Brandebourg, duquel, à ce qu'il m'assura, on faisait un grand éloge chez ses compatriotes. Il me dit que se voyant si près des États de Votre Majesté, lorsqu'il serait a Fraustadt,153-5 il regrettait beaucoup de ne pas pouvoir L'aller admirer dans Sa résidence. Je lui fis là-dessus des réponses convenables et l'assurai entre autres que Votre Majesté ne manquerait pas de faire un cas infini de son mérite personnel, si Elle le connaissait particulièrement. A la seconde visite, il me dit d'abord qu'il était bien aise de l'amitié que je paraissais lui témoigner, et que rien ne le charmait que de voir que le Roi mon maître fût si bon | Potsdam, 17 mai 1755. Votre rapport du 6 de ce mois m'a été fidèlement rendu, et j'ai été très content du compte que vous m'y avez rendu des entretiens que vous avez eus avec l'ambassadeur turc, lequel j'ai reconnu par là pour homme entendu et de mé- |
ami du Grand-Général de l'Armée de la Couronne et des bien intentionnés de ce royaume, et, comme il avait dès le commencement fait sortir ceux de ses confidents qui sont ordinairement dans sa chambre, je saisis ce moment pour lui dire que Votre Majesté Se faisait une gloire de soutenir ceux qui avaient de la confiance en Elle et que leurs intérêts liaient à Sa personne, que je pouvais l'assurer que Votre Majesté vivrait dans une amitié tout aussi parfaite avec la Porte, si le Grand-Seigneur le jugeait nécessaire; que Votre Majesté avait les mêmes intentions et le même but que la Pologne, la France et la Suède; que toutes ces puissances étaient déjà alliées ensemble et que, comme la Porte Ottomane l'était également avec les trois dernières, il ne dépendrait que d'elle d'avoir Votre Majesté pour ami et allié. Je m'arrêtai ici pour entendre sa réponse. Il me parut pénétré et me dit qu'il ressentait une grande satisfaction des propositions que je lui faisais; cependant il me demanda, ce que je ne voulus pas lui dire tout de suite, savoir si Votre Majesté n'avait pas fait faire quelques avances là-dessus à la Porte Ottomane; sur quoi, je lui répondis qu'oui.154-1 Alors il me protesta qu'il ne manquerait pas à son retour à Constantinople de faire valoir tout ce que je lui avais insinué, et qu'il travaillerait vivement à un œuvre aussi salutaire. Il souhaita en même temps que le grand Dieu voulut y donner sa bénédiction, ce qui me fit suffisamment connaître combien mes propositions lui avaient fait plaisir. Il finit la conversation en me priant de ne pas croire au moins que ce serait faute de zèle et de représentations de sa part, si après son retour je ne recevais pas d'abord réponse.“ | rite; aussi mon intention est-elle que vous deviez le flatter et lui faire toutes les civilités et toutes les politesses possibles, autant que les circonstances pourront le permettre. |
Nach dem Concept.
153-4 Vergl. S. 126.
153-5 Vergl. S. 124.
154-1 Vergl. S. 110.