6665. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 25 février 1755.

J'ai reçu votre rapport du 18 de Ce mois, et il m'a fait un plaisir sensible d'apprendre que l'affaire de la garantie des arrangements que le landgrave de Hesse-Cassel a pris pour la sûreté de la religion dans ses États, vient d'être terminée heureusement par le consentement unanime des États Généraux;70-1 aussi vous saurai-je gré, si vous me procurez copie de la résolution qui a été prise à ce sujet.

Mais ce que j'ai appris avec d'autant plus d'indignation, ce sont les bruits que vous me marquez70-2 avoir couru jusqu'à présent à vos lieux que le margrave de Baireuth, aussi bien que la Margrave, avaient fait le voyage en France dans le dessein d'embrasser là la religion catholique romaine. Comme il n'y a rien de plus faux et de plus indignement controuvé que ces contes, le voyage présent de ma sœur n'ayant que le but de rétablir sa santé languissante par le changement d'air et par l'exercice du voyage,70-3 ma volonté expresse est que vous deviez donner hautement le démenti à ces bruits et les qualifier comme ils le méritent, savoir de mensonges impudents, en ajoutant que, grâce à Dieu, nous n'avions pas eu dans ma maison l'exemple d'une pareille apostasie, et que j'espérais que nous n'en aurions jamais, au moins pendant le temps de ma vie.

Au reste, j'abandonne à votre discernement si vous croyez être bon que vous en écriviez au sieur Michell à Londres, pour l'informer<71> du fait tel que vous me l'avez marqué et lui communiquer la résolution que vous avez eue. Je suppose en cela que les mêmes bruits fols et controuvés auraient passé même en Angleterre.

Federic.

Nach dem Concept.



70-1 Vergl. Bd. X, 491.

70-2 Der Inhalt des bezüglichen Berichts Hellen's wird Maltzahn in dem Immediaterlass vom 25. Februar mitgetheilt.

70-3 Vergl. Bd. X, 437.