6609. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Berlin, 21 janvier 1755.
Le dernier ordinaire m'a apporté à la fois vos dépêches du 6 et du 10 de ce mois. Quand je vous avais ordonné par une de mes lettres antérieures29-3 que vous deviez tâcher d'entrer en connaissance avec le prince de Conty, mon intention n'a nullement été que cette connaissance dût s'étendre au point d'avoir avec lui des liaisons d'affaires, mais uniquement que vous deviez lui faire souvent votre cour et l'entretenir dans de bonnes dispositions à votre égard, afin que, supposé qu'il parvînt un jour au poste de premier ministre, comme il y en a l'apparence, il n'ait pas de l'aversion pour votre personne, ni ne sache se plaindre que vous l'aviez négligé auparavant. Si vous vous conduisez de cette façon-là, vous vous conserverez la confiance dudit Prince, et les ministres n'en sauront prendre jalousie, vu que personne ne saurait prendre mal que vous fassiez la cour à un prince du sang.
Pour ce qui regarde l'homme de Pérou à Copenhague,29-4 je n'ai voulu qu'avertir M. de Rouillé de ce qu'on m'avait écrit sur son sujet, libre après au dernier d'en faire son usage ou non.29-5
Les grands et considérables efforts que les Français font à présent et tout d'un coup pour soutenir leurs affaires de l'Amérique,29-6 n'opéreront pas, au moins selon ce que je le comprends, que les Anglais plient; en attendant, la cour de Vienne envisage avec des yeux fort indifférents tout ce qui regarde ces affaires, vu que sa grande attention<30> est à présent sur les résolutions et sur le système que le Sultan et son ministère prendront.
Federic.
Nach dem Concept.
29-3 Vergl. Bd. X, 493.
29-4 Vergl. Bd. X, 493.
29-5 Knyphausen hatte unter dem 10. Januar ausführlich über die Gründe berichtet, welche sich nach Rouillé's Meinung einer Verbindung Dänemarks mit den unzufriedenen Peruanern entgegenstellten.
29-6 Vergl. S. 27.