<313> remarquer. Ce qui ne soit dit cependant qu'à vous seul, [et je vous enjoins] de n'en faire rien apparaître.
Quant à l'opération de finances qu'ils ont faite, je ne veux pas vous laisser ignorer, quoique pour votre direction seulement, qu'il y a eu depuis peu quelques financiers français en Hollande et à Amsterdam qui y ont voulu négocier de fortes sommes en argent à un intérêt de 6 à 8 pour cent, mais qu'ils n'y ont pas réussi.1
Au reste, nous avons appris par de bonnes lettres de Londres2 que, depuis peu, les ordres ont été renouvelés aux commandeurs anglais de courir sur tous les vaisseaux français indifféremment et sans limitation des endroits, et qu'en conséquence de ces ordres on avait amené depuis peu de temps plus de trente bâtiments français dans différents ports d'Angleterre. L'on ajoute que, dès que le roi d'Angleterre sera de retour à Londres, on accordera des lettres de marque aux armateurs, et que la guerre sera déclarée en forme contre la France; que le prétexte en serait le relèvement des fortifications de Dunkerque.3 Que le ministère anglais suivrait invariablement son système pris de longue main de pousser à outrance la guerre contre la France; qu'on s'embarrassera peu si la France souffrira les insultes qu'on lui fait, et qu'on les fasse passer pour agresseurs ou non; que, depuis qu'ils sont sûrs que l'Espagne ne se mêlera pas de cette querelle,4 ils n'hésitent plus de lever le masque et de faire connaître ouvertement le dessein où ils sont de pousser la guerre contre la France, et qu'ils se persuadent qu'agresseurs ou non, leurs alliés ne se joindront à eux que pour leur argent, et qu'en conséquence ils veulent mettre en crédit les armements qu'ils ont faits et qu'ils poussent encore. Voilà ce que vous pouvez bien communiquer aux ministres.
Federic.
Nach dem Concept.
6998. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSSELER A COPENHAGUE.
Potsdam, 23 septembre 1755.
J'ai reçu vos rapports du 9 et du 13 de ce mois, et vous continuerez à me mander tout ce qui vous reviendra ultérieurement sur le traité de subsides de l'Angleterre avec la Russie;5 n'importe, d'ailleurs, qu'il y ait à cela quelque ombre de probabilité ou non.
Au reste, je ne m'étonne aucunement que le plan projeté par la cour de Copenhague d'une augmentation de troupes,6 se réduise, à l'heure qu'il est, à une simple chimère et ostentation toute pure, étant très constant qu'au défaut de nouveaux revenus la cour de Danemark ne sera guère en état d'augmenter son armée.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 311.
2 Bericht Michell's, London 5. September. Vergl. Nr. 6996.
3 Vergl. S. 267.
4 Vergl. S. 288.
5 Vergl. S. 298.
6 Vergl. S. 300.