<208>tion ne permettant l'entrée en ces pays-ci qu'aux marchandises de fabrique saxonne, les marchands saxons ont fort abusé de ce qui se trouvait être stipulé là-dessus, et qu'ils ont fait passer dans ces pays-ci à la faveur du timbre et de l'empreinte de la Saxe des milliers de marchandises purement étrangères à elle, et que la cour de Dresde, bien loin de remédier à tels abus, n'a seulement point répondu aux remontrances qu'on lui a faites de temps en temps sur ces sortes de griefs; ce qui m'a enfin obligé de défendre spécifiquement l'entrée de quelques sortes de marchandises saxonnes. Sur quoi, la Saxe s'est portée à la démarche précipitée d'interdire pendant la dernière foire de Leipzig1 à tous les marchands de Brandebourg le débit de leurs marchandises en Saxe, et cela de toutes indistinctement, ce qui m'a nécessité, contre mon penchant et bien malgré moi, d'user de représailles à ce sujet, jusqu'à ce que du côté de la Saxe on se prête à une façon de penser plus juste et plus équitable.
Federic.
Nach dem Concept.
6870. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.
Potsdam, 15 juillet 1755.
J'ai reçu votre dépêche du 4 de ce mois. Quoique j'aie tout lieu d'être content de ce que le roi de Suède vous a dit pour adoucir la démarche impolie que son ministère a faite relativement à l'affaire touchant le sieur Rexin,2 je ne changerai cependant aucunement de la résolution que j'ai prise au sujet de votre audience à prendre,3 vu que je compte mon ducat à la même valeur que les Suédois le leur, et qu'il me doit être, au reste, extrêmement sensible, quand j'ai appris, comme je l'ai fait de très bonne main,4 que le baron de Hcepken avait fait l'ouverture au sieur de Panin de tout ce qui s'était passé à l'égard du sieur de Rexin, en déclarant à celui-ci que la Suède n'y prenait absolument aucune part et qu'il avait bien voulu en donner avis à ce ministre pour prouver à sa cour la sincérité des sentiments qu'on conserverait toujours pour la Russie; démarche si lâche de la part du baron de Hcepken qu'elle me doit choquer extrêmement.
Federic.
Nach dem Concept.
6871. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.
Potsdam, 15 juillet 1755.
L'ordinaire dernier ne m'ayant pas encore apporté aucune nouvelle de votre part, j'en ai été en peine par l'appréhension qu'il ne vous soit arrivé quelque accident à votre retour envers Paris.5
1 Vergl. S. 196.
2 Vergl. Nr. 6826.
3 Vergl. S. 198.
4 Vergl. S. 196.
5 Auf der Rückreise von Wesel. Vergl. S. 169.