<7>duire l'ennemi à quelque point d'attaque; cela se fait par quelques angles saillants que vous poussez en avant, car jamais l'ennemi ne peut se fourrer dans des rentrants. Cette méthode est d'autant meilleure, que vous réduisez l'ennemi à venir, par nécessité, se fracasser la tête à l'endroit où vous avez préparé votre plus grande résistance et à l'endroit où vous pouvez concentrer toute votre attention.

Les meilleures places sont celles qui rétrécissent le plus le front de l'attaque, comme par des marais, des digues étroites par où il faut passer; l'avantage qu'elles ont consiste en la supériorité du feu que cette situation leur donne. Les meilleurs camps sont donc ceux où vous embrassez un large terrain, et où on ne peut vous assaillir qu'en passant, sur des ponts, des rivières non guéables, ou en traversant une chaussée, ou bien en passant une langue de terre qui ne donne à former que le front de peu de bataillons. Cela vous donne une supériorité de feu étonnante, et si l'ennemi est assez téméraire de venir à vous, il est à coup sûr abîmé et détruit avec tout ce qui passe le défilé. La seconde ligne est en toute occasion un bon soutien pour la première; cependant dans les plaines elle n'a pas la force que lui donnent les hauteurs et les montagnes, lorsqu'on lui fait occuper un terrain où elle domine la première ligne et oblige ainsi l'assaillant à remporter deux victoires avant de devenir maître du terrain.

ARTICLE II. DES CAMPS DE COLLINES ET HAUTEURS.

Après avoir établi ces règles générales, venons-en à une application plus précise. Si vous voulez occuper des collines qui versent dans des plaines sans être dominées de hauteurs quelconques à la distance de trois mille pas, placez votre première ligne à mi-côte, sur le glacis de la montagne, et la seconde sur la crête de la hauteur. Si l'ennemi peut parvenir à culbuter cette première ligne, il trouve alors de la plus dure besogne devant soi, qui est de dé poster la seconde; il a emporté le chemin cou-