<39>viendra d'être employée. Ce moment est celui où le canon de l'ennemi commence à se ralentir, où son infanterie a déjà tiré; alors, si votre infanterie n'a pas décidé l'affaire, et si la montée à l'ennemi n'est pas trop âpre, faites charger votre cavalerie en colonne sur cette infanterie, comme nous l'avons fait à Zorndorf et à Torgau, et vous obtiendrez la victoire.

Si vous êtes dans une plaine, s'il se peut, ayez quelques bataillons à l'extrémité de votre cavalerie; si même l'ennemi la repousse, votre feu de canon et de cette infanterie lui donne le temps de se remettre et de charger de nouveau l'ennemi. Si vous êtes dans un poste, garantissez également la cavalerie contre le canon de l'assaillant, servez-vous-en pour rafler les attaques de l'ennemi déjà à moitié détruit par votre feu de mitraille, et pour poursuivre l'ennemi, après que vous l'avez repoussé. Enfin, si le terrain le permet, la cavalerie doit toujours, le plus qu'il est possible, être sous la protection de votre canon; l'infanterie et la cavalerie doivent toujours se soutenir mutuellement, et, par de telles dispositions, si elles sont bien faites, ces deux corps deviennent presque invincibles.

ARTICLE XXXIV. DES HUSSARDS.

Nous prétendons de nos hussards qu'ils rendent les mêmes services dans les batailles que les cuirassiers et les dragons. Ils peuvent être en seconde ligne, ou sur le flanc des lignes de cavalerie, soit pour le couvrir, ou pour déborder l'ennemi dans l'attaque et lui tomber à dos. Si l'ennemi est battu, ils le poursuivent, et la cavalerie pesante les soutient. Dès qu'il s'agit d'attaquer l'infanterie, je préfère les cuirassiers aux autres, parce qu'ils se confient en leur cuirasse.

Lorsqu'on détache les hussards, et qu'ils ont une grande traite à faire, il faut faire garnir quelque défilé par où ils sont obligés de retourner; on y envoie des dragons avec quelques petits canons; c'est pour leur tenir le dos libre et pour ne pas les exposer