<29>Si votre armée marche près de celle de l'ennemi, supposez toujours qu'il va vous attaquer en marche, pour vous préparer à tout événement; prenez la précaution d'occuper par votre avant-garde et réserve les hauteurs, les collines et les bois derrière lesquels vous faites marcher vos troupes, afin d'être en tout cas le maître du terrain le plus avantageux, où, si l'ennemi tentait de vous attaquer, vous pourriez incessamment former votre armée, et vous opposer avec avantage et fièrement à ses entreprises. Si vous avez de grandes forêts à traverser, il faut y faire passer la cavalerie sous la protection de l'infanterie. Cela se fait ainsi : on place l'infanterie et des troupes légères dans un bois, pour couvrir le chemin du côté de l'ennemi, et l'on fait passer ce chemin aux escadrons entremêlés de bataillons d'infanterie, de sorte qu'elle traverse le bois en sûreté sous cette protection. Il faut donc toujours étudier d'avance le terrain que l'on veut passer, faire ses dispositions sur le papier, et avoir l'œil qu'elles soient bien exécutées. Voyez le plan no XXX.

ARTICLE XXVI. DES DIFFÉRENTES AVANT-GARDES.

Dans tous les cas, il convient aux avant-gardes de marcher avec la plus grande précaution; les hussards doivent éclairer leur marche, et pousser à cet effet leurs premiers flanqueurs à un demi-mille en avant de leurs corps; il faut qu'ils fouillent tous bois, villages, fonds, passages, monticules, pour découvrir les piéges et les embuscades qui peuvent être tendus en chemin, pour découvrir l'ennemi, ses forces, sa position et ses mouvements, afin que le général, averti d'avance de ce qui se passe, puisse prendre ses précautions et changer de disposition selon l'occurrence. Quiconque néglige ces précautions peut donner en étourdi dans quelque embuscade, ou se trouver à l'improviste si proche d'un corps supérieur, qu'il en est écrasé avant de pouvoir se retirer.

Si l'armée ne marche que d'un campement à un autre, il faut