<28>vous choisissez des hauteurs du côté où vous voulez passer, où vous établissez des batteries pour protéger votre passage; sous cette protection, vous abandonnez votre premier retranchement, vous vous retirez dans les têtes de pont, où vous avez pratiqué des fougasses pour les faire sauter, au cas que l'ennemi veuille inquiéter votre retraite. Le plan XXVIII contient la disposition du passage, et le plan XXIX, celui de la retraite.

ARTICLE XXV. DE LA TACTIQUE DES MARCHES ET DE LEURS DISPOSITIONS.

Il faut distinguer les marches qu'on fait à quelque distance de l'ennemi de celles que l'on fait proche de son armée. Les règles générales consistent à marcher sur le plus de colonnes que l'on peut; mais ce qui en doit déterminer le nombre, ce sont les chemins qui aboutissent au camp que vous voulez prendre, car il ne vous sert de rien de vous mettre en marche avec dix colonnes, si vous êtes obligé de les réduire à quatre pour rentrer dans votre camp; alors le moyen le plus simple et le meilleur est de régler d'abord sa marche sur quatre colonnes.

Dans les pays de plaine, la cavalerie doit composer la partie la plus nombreuse de votre avant-garde; dans les bois, vingt hussards, beaucoup d'infanterie légère, et de l'infanterie pesante pour la soutenir, suffisent; il en est de même dans les hautes montagnes. Si vous marchez par des plaines, il faut que vous ayez de la cavalerie des deux côtés de vos colonnes d'infanterie, pour fouiller le terrain, et pour que rien ne puisse fondre à l'improviste sur votre infanterie; si vous marchez par des terrains fourrés, vous couvrirez vos flancs d'infanterie détachée, et vous éviterez autant que vous le pourrez les villages, principalement pour la cavalerie, parce qu'elle n'y saurait agir. Quand l'armée est forte, on emploie le corps de réserve pour couvrir les flancs exposés du côté de l'ennemi.