<22>fourrageurs se rassemblent du côté du chemin qu'ils doivent suivre, ou aux ailes, ou devant le front, ou derrière l'armée. Les hussards marchent en avant; si le pays est de plaine, la cavalerie les suit; si ce sont des défilés, l'infanterie marche la première, un quart des fourrageurs suit l'avant-garde, ensuite vient l'escorte, toujours mêlée de cavalerie et d'infanterie, les fourrageurs, l'escorte, et ainsi du reste jusqu'à la clôture, que fait l'arrière-garde, suivie d'un gros de hussards.

NB. L'infanterie mène son canon dans toutes les escortes, et les fourrageurs sont toujours armés de leur carabine et de leur épée.

Lorsque l'on arrive à l'endroit qu'on veut fourrager, on forme la chaîne, postant les bataillons dans les villages, derrière des haies ou des chemins creux, mêlant les escadrons de cavalerie entre cette infanterie, et se ménageant une réserve que l'on met dans le centre pour accourir du côté où l'ennemi entreprendrait de percer; les hussards escarmouchent avec l'ennemi, pour l'amuser et l'éloigner du fourrage. Lorsque toute cette disposition est ainsi faite, on distribue le champ du fourrage par corps, et l'on défend aux fourrageurs de sortir de la chaîne. Le général qui commande au fourrage est attentif que les trousses soient grosses et bien faites; lorsque les chevaux sont chargés, on renvoie les fourrageurs par troupes au camp, sous de petites escortes, et le gros du corps se rassemble, quand tout est parti, et fait l'arrière-garde avec les hussards.

On fourrage les villages à peu près de même, à la différence près que l'infanterie se poste autour du village, et la cavalerie à côté et sur les derrières, dans les terrains où elle peut agir.a C'est dans les pays montueux que les fourrages sont difficiles à faire; les escortes sont presque toutes d'infanterie et de hussards dans de semblables cas.

Lorsqu'on veut séjourner dans un camp proche de l'ennemi, on commence par enlever les fourrages qui sont entre les deux camps; ensuite on fourrage à une lieue à la ronde, prenant les


a La traduction ajoute, p. 31 : Man fouragiret nicht mehr als ein Dorf auf einmal, hernach ein anderes, damit diejenigen, so die Fouragirung decken, sich nicht aus einander eparpilliren.