<332>sans la souscription de V. M. pour la statue, il serait né une princesse au lieu d'un prince. Telle est la liaison mystique des événements de toutes les Apocalypses anciennes et modernes, et je ne suis pas, Sire, le premier piètre sujet dont le nom ait été nécessaire à l'époque des événements les plus importants et les plus indépendants en apparence de sa chétive existence.

J'ai donc un droit bien légitime de mêler mes acclamations aux acclamations de tous les États prussiens, et de déposer au pied du trône de V. M. le tribut de ma joie, qui s'accroît encore par l'attachement que j'ai depuis longtemps pour madame la Princesse de Prusse et pour sa respectable mère. Je ne puis, Sire, accorder à aucun de vos sujets d'être plus heureux que moi de l'événement qui vient de combler vos vœux, et je me livre sans réserve aux transports les plus éclatants du bonheur que j'éprouve.

Les nouvelles publiques annoncent le prochain voyage de V. M. en Moravie. C'est se rendre à la passion du jeune empereur; c'est le raffermir dans le dessein de suivre les traces du monarque qu'il a choisi pour modèle. Ainsi le règne du grand Frédéric ne sera pas seulement l'orgueil de notre siècle, il deviendra encore le gage de la gloire du siècle suivant.

Je suis avec le plus profond respect.



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
Grimm.

2. AU BARON DE GRIMM.

Potsdam, 26 septembre 1770.

Il faut convenir que nous autres citoyens du nord de l'Allemagne, nous n'avons point d'imagination; le père Bouhours l'assure,a il


a Voyez t. XIV, p. 206, et t. XXIII, p. 216.