<309>chand de cochons, autrefois procureur, et qui n'avait jamais fait le métier d'avocat; j'ignore le troisième. Cette épouvantable et absurde velcherie sera démontrée; et si cet écrit simple, modeste et vrai,a est approuvé de V. M., il tiendra lieu de tout ce que nous pourrions demander.

J'attends vos ordres sur cet objet, comme la plus grande faveur qui puisse consoler ma vieillesse et me faire attendre gaîment la mort.

Agréez, Sire, mon respect, mon admiration, mon dévouement, mon regret de finir ma carrière hors de vos États.

507. DU MÊME.

(Ferney) 11 février 1772.

Sire, vous m'accablez des bienfaits les plus flatteurs; Votre Majesté change en beaux jours les dernières misères de ma vie. Elle daigne me promettre son portrait; elle orne une de ses lettres des meilleurs vers qu'elle ait jamais faits depuis le temps où elle disait :

Et, quoique admirateur d'Alexandre et d'Alcide, J'eusse aimé mieux pourtant les vertus d'Aristide,a

Enfin, elle accorde sa protection à l'innocence opprimée de Morival; ajoutez à tout cela que Voiture n'écrivait pas si bien que vous, à beaucoup près; et cependant vous faites faire tous les jours la parade à deux cent mille hommes.

Quel est cet étonnant Protée?
On disait qu'il tenait la lyre d'Apollon,
On accourt pour l'entendre, on s'en flatte; mais non :
Il porte du dieu Mars l'armure ensanglantée.
Voyons donc ce héros. Point du tout : c'est Platon;


a Le Cri du sang innocent. Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XLVIII, p. 123-145.

a Voyez t. X, p. 258. et ci- dessus, p. 84.