<268>aussi; vous prenez médecine, et moi aussi : de là je conclus que j'étais fait pour mourir aux pieds de V. M.

280. DU MÊME.a

(1751.)

Sire, il faut dire la vérité aux rois, malgré la belle réputation qu'ils ont de ne la vouloir pas entendre. Je vous jure en honnête homme que ce que nous appelons blé ne se sème pas deux fois l'an. Nous ne donnons point le nom de blé aux grains qui se sèment en mars. Songez que vous parlez du blé avec lequel on fait le pain de M. le comte, et qu'assurément ce blé n'est semé qu'une fois. Vous perdez l'occasion de faire un beau vers, pour dire une chose qui dans notre langue ne se trouve pas vraie, quoiqu'elle puisse l'être dans les langues où l'on se sert d'un terme général, comme grain, pour signifier le blé, l'avoine et l'orge. Mais encore une fois, le blé, dans notre langue, est consacré au froment. Je vous dis tout cela pour la décharge de ma conscience. J'aurais trop de reproches à me faire, si on semait deux fois par an ce que nous appelons du blé pour M. le comte. Semez des lauriers trois ou quatre fois par an, et des lauriers de toute espèce; V. M. le peut; mais pour du blé, je l'en défie, malgré tout mon profond respect.


a Cette lettre, que nous tirons du journal Der Freymüthige, 1803, p. 62, est relative à l'Épître du Roi au comte Gotter, t. X, p. 113-124.